Que dire de l’état de santé du R&B hexagonal si ce n’est qu’il se résume depuis quelques années à un encéphalogramme plat (ou presque)… Mais cette petite mort était largement prévisible dès les années 90. Alors qu’aux Etats-Unis et chez nos proches voisins européens le R&B s’installe en grande pompe avec les Boyz II Men, TLC, Blackstreet & Cie ; la France reste presque insensible aux charmes de ces jeunes crooners au point qu’au jour d’aujourd’hui Mary J. Blige ne soit qu’une pauvre mamie en quête des restes de succès laissés par l’ogre Rihanna. De quoi en faire syncoper plus d’un !
Revenons en à notre petite scène française qui, si elle n’a pas su se développer comme celle des anglais, avait pourtant les talents et l’originalité pour le faire. Dès le début des années 90 et alors que le genre balbutie ses premières mélodies outre-atlantique, les premiers groupes apparaissent en France, influencés par (feu) la New Jack, la Soul et et la Funk. C’est le crédo notamment des Tribal Jam qui seront parmi les premiers à trouver un écho sur les radios nationales.
Désorganisée au début des 90s, la production musicale “urbaine” française se structure rapidement et multiplie les révélations… Assia, K Reen, Afrodiziac, Native, Matt, Wallen, Jalane ou autre China se révèlent aux oreilles attentives de l’hexagone. Il faut bien le reconnaître, on aura droit à 5 années de bonheur quelque part entre 97 et 2002 où les radios françaises accompagneront le petit engouement généré par le genre ; rappelez-vous Fun Radio qui ouvrira ses ondes à DJ Abdel.
Une balle dans le pied. Le genre se popularise et on le mixe, le remixe, le mélange… tant et si bien que l’on ne s’y reconnait plus. Au jour d’aujourd’hui les starlettes de notre époque se revendique d’un peu tout pour n’être au final que pas grand chose. Le R&B contemporain traditionnel (voila tout ce que l’on est obligé de dire maintenant) a survécu, quelque part loin des projecteurs. Et, toute une génération de déçus, s’est tournée vers la Nu Soul et vie de son art essentiellement sur scène.
Comme un goût d’inachevé en bref, une histoire qui se finit en eau de boudin… Alors plutôt que de se lamenter sur une industrie qui marche à l’envers, rappelons-nous de bons moments avec cette compilation qui date de 1999, Indigo – version R&B. Initié par le label alors plein de bonnes idées Première Classe, Indigo regroupe (ou presque) ce qui se faisait de mieux en R&B à la fin des années 90. Pour beaucoup d’entre vous ce sera l’occasion de se rappeler de bons souvenirs à l’image d’un “Jalousie” des X-Clusives ou d’un “Mauvais Garçon” d’Assia en featuring avec Doc Gynéco.
Enjoy. Old School forever.
Tracklist :
01. S.N. & Calbo (Arsenik) - Dur D'être Un Homme
02. Kayzo - Ensorcelé
03. Trade Union & Casey - Quelqu'un
04. X-Clusives - Jalousie
05. Jacky & Ben-J (Neg'Marrons) & Tanya St. Val - Nouvelle Expérience
06. Sweetness & Oxmo Puccino - Providence
07. K-Tea - Tu Me Manques
08. Oumi & DJamatik (Neg'Marrons) - Quand Tes Copines Ne Veulent Plus De Toi
09. Singuila - Comme Personne
10. Leah-R & Lino (Arsenik) - L'aventura Lino
11. Stormy Bugsy & Jane Fostin - Quand Stomy Te Fuit
12. Jean-Michel Rotin - Pa Fan
13. Matt - Lizy
14. Wallen - Sous Mes Pas
15. Assia & Doc Gyneco - Mauvais Garçon
Eh bien, eh bien!
RépondreSupprimerJe plussoie ma chère! Entièrement d'accord.
Noyé sous la vindicte musicale populaire, j'avais pratiquement oublié les beaux jours du R&B hexagonal que nous avaient fait vivre les poètes Hop Jazz, X-clusives, hasheem, Melgroove et j'en passe!
Très bel article je n'aurais pas dit mieux!
Eh bien, eh bien!
RépondreSupprimerJe plussoie ma chère! Entièrement d'accord.
Noyé sous la vindicte musicale populaire, j'avais pratiquement oublié les beaux jours du R&B hexagonal que nous avaient fait vivre les poètes Hop Jazz, X-clusives, hasheem, Melgroove et j'en passe!
Très bel article je n'aurais pas dit mieux!
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RépondreSupprimerBon Article et surtout: MERCI!!