137. Jovan Dais – Rhythm And Streets

Jovan Dais… Ca vous dit quelque chose n’est ce pas ?? J’espère bien en tout cas car cela voudrait dire que vous êtes de véritable assidus du blog puisque, ce jeune garçon, je vous en avais déjà parlé il y a de cela un petit plus d’un an (ICI pour le rattrapage). Je vous présentais alors FeDex, son tout premier EP sorti en 2005. Aujourd’hui on passe au niveau supérieur avec son premier long format Rhythm And Streets, sorti l’an dernier.

Avant toute chose revenons un petit peu sur le parcours, relativement mouvementé, de ce jeune homme. C’est au lycée que Jovan commence à s’intéresser de très près à la musique. Il rejoint la fanfare de son établissement ainsi que quelques groupes à la recherche de musiciens occasionnels. Puis viendra God’s Little Angels, un groupe de HipHop Gospel, au sein duquel Jovan va s’impliquer entièrement. Il assurera la production, l’écriture des textes et quelques refrains à l’occasion.

Le groupe finira par se séparer mais Jovan, lui, ne compte pas en rester là. Bien décidé à percer, le jeune homme cumule les petits jobs et économise pour se payer des séances d’enregistrement dans les studios de la banlieue d’Atlanta. Hors de prix, ces séances déçoivent la plupart du temps Jovan qui se rend compte que la qualité d’enregistrement est rarement au rendez-vous.

Déçu mais pas abattu, le chanteur en devenir décide de prendre sérieusement son avenir en main et investit, grâce au soutien financier de son père, dans un entrepôt déserté de la banlieue d’Atlanta qu’il va transformer lui même en studio d’enregistrement. Dans la foulée, il commence à travailler à sa toute première démo.

Une paire d’années plus tard, le travail acharné du jeune homme attire l’attention d’un label européen. Jovan s’envole alors pour la Belgique mais déchante, à nouveau, rapidement. Car si on lui offre bien l’opportunité d’enregistrer un album c’est sous certaines conditions. Le chanteur ne se retrouve pas dans les exigences de son label et, loin de sa famille, commencer à regretter son pays. L’expérience belge peu concluante, il rentrera à Atlanta quelques mois après avec un projet dans sa valise : FedEx.

A peine rentré il enrôle un producteur local, Kevven “K-Hamp” Hamilton, pour assurer la production de l’EP. Le travail des deux acolytes ne passe pas inaperçu et le buzz autour du jeune homme gonfle à vue d’oeil dans sa ville de résidence. Tant et si bien qu’il finit par signer sur un label indépendant, Cloud 9 Records, qui lui offre la possibilité de travailler avec des producteurs de renom tels que Ryan Leslie ou J Dub et Stevie J de chez Bad Boy Records.

Alors que Jovan croyait sa carrière enfin sur de bon rails, l’aventure avec Cloud 9 s’arrête aussi vite qu’elle a commencé. Le chanteur aura tout de même réussi à se faire remarquer localement avec son premier single ‘Need You’. Profitant de cette notoriété, il sort une mixtape 24 : Season 1. Le succès est tel que Jovan repasse rapidement en studio pour offrir au public 24 : Season 2.

Tout s’accélère alors. Dj Toomp, ami de longue date de Jovan, décide d’associer le chanteur à son label N Zone Entertainment. Le Dj produit alors ‘Gotta Get To My Baby’ qui conquiert les radios sudistes au point d’attirer l’attention de The Clipse qui sélectionne Jovan pour assurer sur leur tournée à venir, aux côtés de Mya, la première partie de leurs concerts. Sur la route, Jovan a l’idée brillante de filmer son périple et de raconter sa carrière plutôt tumultueuse. Il donne alors au documentaire le nom de Dais Away où la longue et parfois pénible ascension d’un artiste indépendant vers le succès.

Jovan prend goût à la caméra, au point d’ajouter une nouvelle corde à son arc, celle de réalisateur et producteur vidéo. Ce touche à tout a, en plus de son documentaire désormais renommé Dais Ahead : The Jovan Dais Documentary, des projets d’émissions pour le petit écran dans les tuyaux.

Malgré tout ces projets, Jovan a tout de même réussi à trouver un peu de temps à consacrer à la musique et nous a préparé ce premier album (ou une équivalence), Rhythm And Streets. Bien lui en a pris car quelle petite merveille ! 14 titres avec absolument rien à jeter ! Le garçon, s’il n’a pas la voix la plus marquante de la dernière décennie, sait très bien chanter et s’illustre dès que l’occasion se présente. Musicalement c’est du solide, avec même quelques productions assurées par Ryan Leslie himself et notamment ‘Fashion Type’ qui avait pas mal tournée sur le net fut un temps. Mélangeant intelligemment influences diverses et variées, Jovan parvient pourtant à garder son propos R&B sans ne jamais tourner en rond. Aussi à l’aise sur les ballades comme ‘Intoxicated’ ou ‘Stay The Night’ que sur des morceaux plus rythmés comme ‘Gotta Get My Baby’, Jovan devrait vous séduire sans aucun mal…

Tracklist :

01 Blows My Mind
02 Clap Your Hands (feat. Willie the Kid)
03 Feelin' It
04 Just Don't Get It (feat. Willie the Kid)
05 A Gentlemen (feat. Kesan)
06 Fashion Type
07 Stay the Night
08 Intoxicated
09 Go
10 Neva Thought About That
11 So Special (feat. Money Carlo)
12 Can't Nobody
13 How Much I Love You (feat. Kassius Kakes)
14 Gotta Get to My Baby

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